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Allocation touristique: le cash n’est plus admis

Allocation touristique: le cash n’est plus admis

أخبار

2025-12-16

 Abed Charef

 

La valse continue. La Banque d’Algérie a émis, lundi 15 décembre, de nouvelles règles pour le paiement de l’allocation touristique de 750 euros accordés aux Algériens adultes se rendant à l’étranger (300 pour les mineurs). Les changements introduits, supposés adapter le dispositif en place au vu de l’évolution sur le terrain, vont évidemment dans le sens des restrictions.

La mesure phare du nouveau dispositif est la suppression du cash dans les opérations de change. «Le règlement de la contre-valeur en dinars du montant en devises doit être effectué exclusivement par des moyens scripturaux émis par les banques tels que la carte CIB, le chèque bancaire ou tout autre instrument scriptural autorisé. Les paiements en espèces ne sont plus admis», annonce la circulaire.

Sur ce point, le revirement est total, et corrige une situation cocasse: dans une agence bancaire, un citoyen qui voulait, en début de semaine, payer par chèque ou par carte bancaire, s’est vue répondre que ce n’était pas possible, le dispositif n’étant pas encore opérationnel!

 

Obligation d’un compte bancaire

La nouvelle circulaire impose au bénéficiaire de l’allocation touristique d’effectuer l’opération de change auprès d’une agence où il est titulaire d’un compte. «Le droit de change est subordonné à la détention par le demandeur d’un compte bancaire ouvert auprès de la banque domiciliaire», énonce clairement la note. Et ceux qui ne disposent pas d’un compte bancaire? En Algérie, les titulaires de comptes CCP sont près de deux fois que ceux disposant d’un compte bancaire.

La Banque d’Algérie ouvre la possibilité de réaliser l’opération au profit d’autres personnes «apparentées». Ce qui va se traduire par de nouvelles procédures et de nouvelles tracasseries, la plus simple étant que le titulaire d’un compte peut être sollicité pour réaliser l’opération sans être lui-même concerné.

La banque d’Algérie énonce aussi une disposition ambiguë, en obligeant les banques à procéder à «l’évaluation de la cohérence des opérations avec le profil du titulaire». La formulation est peu claire, et semble imputer aux banques la responsabilité de voir si la personne qui effectue une opération de change n’utilise pas son compte bancaire pour procéder à du change plus ou moins illicite.

 

Casse-tête

Ces nouvelles restrictions confirment que la décision concernant l’allocation touristique allait se transformer en véritable casse-tête sur le plan pratique, provoquant des changements de procédure à intervalles réguliers. La dernière en date concernait les agences de voyage, qui avaient trouvé un véritable filon avec des voyageurs soucieux de bénéficier de l’allocation touristique et de passer une semaine pas trop coûteuse en Tunisie.

Sur un plan strictement comptable, il est possible d’organiser un voyage en Tunisie, dans des conditions modestes mais correctes, pour 300 euros. En revendant le reste de l’allocation au marché parallèle, on aboutit à un résultat déroutant: obtenir l’allocation touristique légalement permet de passer une semaine en Tunisie gratuitement, et éventuellement de faire un petit bénéfice.

C’est cette opportunité qui a poussé des milliers d’Algériens à se ruer vers la Tunisie, par bus, avec un rush au cours des dernières semaines.

Pour restreindre ces déplacements, l’administration a limité aux seules agences agréées le droit d’organiser ces voyages, avec des mesures coercitives. La décision, prise du jour au lendemain, a laissé des milliers de personnes en rade à la frontière.

Qu’à cela ne tienne. Les transporteurs ont trouvé la parade. Ils emmènent les voyageurs jusqu’à la frontière, et ceux-ci, une fois les formalités accomplies, trouvent un bus qui les attend de l’autre côté. Un jeu du chat et de la souris absurde où chacun tente de s’adapter aux manœuvres de l’autre.

Le ministre de l’intérieur Saïd Sayoud a révélé une autre formule utilisée d’abus dans l’obtention de l’allocation de touristique. Selon lui, des agences de voyage utilisent des personnes, essentiellement des chômeurs, qui obtiennent l’allocation touristique, traversent la frontière légalement, puis reviennent en Algérie par des points non contrôlés. Après une semaine, ces mêmes personnes retraversent la frontière par des chemins détournés, vers la Tunisie cette fois-ci, pour tamponner leur passeport et revenir en Algérie. Il a fait état de près de 100.000 cas recensés en un mois et demi seulement.

Ceci contraint les autorités à de nouvelles contre-mesures, avec des restrictions en cascade qui ont fini par introduire le doute sur le maintien de l’allocation touristique. Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui suggèrent de l’abroger pour mettre fin aux trafics et aux gaspillages qu’elle a provoqués.

Le ministre de l’intérieur a été obligé de démentir ces rumeurs, affirmant que la présidence de la république ne reviendra pas sur cette mesure. «Il n’y a aucune décision visant à abroger» l’allocation touristique à 750 euros, «c’est un droit garanti au profit du citoyen algérien», a-t-il dit.

Il reste à garantir ce droit par des mesures simples, efficaces, pérennes. En réalité, il y a une seule mesure susceptible d’atteindre un tel objectif : la convertibilité libre et totale du dinar. Une mesure qui n’entre pas dans le mode de réflexion du gouvernement actuel.

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