Face au révisionnisme, retour en force du discours anti-colonial
رأي من الحراك
2025-12-05

Dans un monde où la frontière entre paix et confrontation se brouille chaque jour un peu plus, la cybersécurité n’est plus un sujet réservé aux spécialistes. Elle s’est imposée au cœur de la souveraineté nationale, au même titre que la défense militaire ou l’indépendance énergétique. Pour l’Algérie, nation jeune, connectée et stratégiquement exposée, la protection de l’information et de la donnée n’est plus un enjeu secondaire : c’est un impératif vital.
Le numérique, nouveau champ de bataille mondial
L’information circule désormais à la vitesse des réseaux. Elle traverse les continents, s’infiltre dans les foyers, influence les opinions, déstabilise les institutions.
La guerre informationnelle est devenue une arme à part entière — utilisée pour orienter des élections, perturber des économies, manipuler des sociétés entières. Ce n’est ni paranoïa ni fiction : c’est l’un des visages les plus concrets des conflits contemporains.
En Afrique, les attaques se multiplient :
Au Kenya, en 2023, une attaque massive par déni de service (DDoS) a paralysé l’accès aux documents administratifs pendant des jours, plongeant les services publics dans le chaos.
En Afrique du Sud, le ransomware contre Transnet a bloqué plusieurs ports stratégiques, entraînant des pertes estimées à plusieurs centaines de millions de dollars et provoquant des retards logistiques aux conséquences humaines lourdes.
Au Nigeria, des campagnes de fraude numérique ont siphonné des dizaines de millions de dollars d’institutions financières, touchant autant les banques que des milliers de citoyens.
En Tunisie, les tentatives d’intrusion visant des infrastructures gouvernementales ont mis en lumière la vulnérabilité des systèmes administratifs face aux cyber-mercenaires.
Ces événements rappellent que le numérique est devenu un théâtre d’opérations où se croisent États, mafias digitales, groupes idéologiques et acteurs isolés.
L’Algérie n’est pas épargnée. Son poids énergétique, sa position géopolitique et son marché numérique en pleine explosion en font une cible naturelle. Les attaques visant les institutions, les entreprises, les administrations locales, mais aussi les simples citoyens, se sont intensifiées ces dernières années.
L’utilisateur, premier maillon faible
Une brèche ne s’ouvre pas toujours au cœur d’un serveur gouvernemental.
Elle commence souvent par un geste banal :
un mot de passe réutilisé, une application inconnue installée, une photo géolocalisée publiée, un lien cliqué sans réfléchir.
Les réseaux sociaux :Facebook, TikTok, Instagram — sont devenus des armes informationnelles.
Ils regroupent des milliards de données personnelles, souvent exploitées : pour voler des identités, pour mener des campagnes de désinformation,
pour cibler émotionnellement des populations, pour collecter illégalement des comportements et habitudes de vie.
Un public non averti, soumis à la viralité permanente, peut devenir la victime idéale.
Les faux profils se multiplient, les rumeurs s’amplifient, les “défis” dangereux se propagent.
Une simple publication contenant un lieu, un avis politique ou un document administratif peut suffire à mettre en danger une personne… ou un groupe social entier.
La cybersécurité n’est donc pas seulement une affaire d’État : c’est une discipline citoyenne. L’État protège, mais le citoyen verrouille la porte
L’Algérie a renforcé ses capacités : centres de surveillance, équipes d’intervention, coopération avec des partenaires internationaux, sécurisation progressive des plateformes publiques. Les fondations existent.
Mais dans toute architecture de défense, le premier rempart reste humain.
Un citoyen vigilant, informé, prudent, devient un acteur de la sécurité nationale.
Un citoyen négligent, au contraire, crée malgré lui un point d’entrée exploitable.
Une menace signalée à temps peut empêcher :
• une fuite de données sensibles,
• un piratage bancaire,
• une opération de manipulation psychologique,
• ou une attaque ciblant un organisme public.
La cybersécurité est donc une responsabilité partagée.
Les menaces concrètes auxquelles l’Algérie fait face
Les services spécialisés relèvent plusieurs attaques récurrentes :
Phishing ciblé : faux messages bancaires ou administratifs collectant mots de passe et informations financières.
Arnaques sociales : faux investissements, “dropshipping magique”, comptes usurpés.
Intrusions dans les PME : copie de données commerciales, chantage numérique, paralysie de la facturation.
Piratages de sites publics : ralentissement de services essentiels, détournement de données administratives.
Manipulation sociale : rumeurs politiques, campagnes émotionnelles, diffusion de contenus destinés à diviser l’opinion. (Très courant sur Tik-Tok pour manipuler les jeunes)
Ces attaques ont toutes un objectif clair : argent, influence, ou manipulation des masses.
Des gestes simples, mais décisifs
Chaque Algérien peut réduire les risques par des réflexes accessibles :
Utiliser des mots de passe forts et distincts.
Activer la double authentification.
Mettre régulièrement à jour ses appareils.
Limiter la publication d’informations personnelles sensibles.
Vérifier l’authenticité des profils, pages ou messages.
Ne jamais cliquer sur un lien suspect.
Sensibiliser son entourage, surtout les plus jeunes.
Signaler toute activité anormale aux services compétents.
Vérifier les sources avant de partager une information.
Réduire les applications inutiles qui collectent des données en arrière-plan.
Ce ne sont pas des gestes techniques : ce sont des comportements qui protègent.
Protéger l’information, c’est protéger la nation
À l’heure où la donnée vaut autant qu’un gisement pétrolier, la souveraineté numérique devient un pilier de la souveraineté tout court.
La vigilance individuelle n’est pas une peur excessive : c’est une maturité démocratique.
La force d’une nation ne se mesure plus seulement à son armée ni à ses ressources naturelles, mais à la capacité de ses citoyens à reconnaître, bloquer et signaler les menaces invisibles.
L’Algérie dispose des moyens, des compétences et d’une jeunesse connectée capable de relever ce défi.
Mais aucune muraille numérique ne tient sans l’implication active de ceux qu’elle protège.
Alors que certains dorment encore, et que d’autres minimisent les risques en criant à la manipulation ou à l’exagération, les véritables adversaires du pays, eux, ne dorment jamais. Ils avancent dans l’ombre, patiemment, méthodiquement. Ils tissent leur toile numérique un fil après l’autre, infiltrent, observent, collectent, manipulent. Ce qui paraît invisible aujourd’hui peut devenir irréversible demain. Et lorsque le mal sera fait, il sera trop tard pour regretter cette insouciance parfois complice.
C’est précisément pour cela qu’il faut se réveiller collectivement, lucidement, sans attendre qu’un incident majeur nous oblige à ouvrir les yeux. La cybersécurité n’est pas un discours alarmiste : c’est un appel au réalisme. Une nation forte est une nation vigilante, où chaque citoyen comprend que la défense commence dans son propre téléphone, devant son propre écran. Se protéger soi-même, c’est protéger les autres.
Et protéger l’information, c’est protéger son avenir et celui de ses enfants.
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