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2025-12-26

رأي من الحراك
2025-12-19
Abed Charef
Après la France, la Tunisie. Comme si elle était devenue toxique, l’Algérie s’est retrouvée impliquée comme sujet de politique interne en Tunisie, après avoir tenu ce rôle en France, bien malgré elle, depuis de longues années.
En France, c’est un classique. Bruno Retailleau, personnage de second plan, a réussi à prendre la tête de son parti de droite, Les Républicains, en faisant campagne contre l’Algérie alors qu’il était ministre de l’intérieur, avant d’apparaître comme un possible candidat à la présidentielle. Avant lui, les Le Pen ont construit une dynastie et un parti en parlant d’immigration et d’Algérie, pour se retrouver aujourd’hui aux portes de l’Élysée.
Pour la Tunisie, c’est différent. Aide, ingérence, pression, solidarité, ou simple coup de bluff dans un moment difficile, rien n’est épargné dans ce rôle attribué à l’Algérie. Un rôle qui, faut-il le noter, a commencé par une intox. Il a commencé avec le rush des Algériens se rendant vers la Tunisie pour profiter de l’allocation touristique de 750 euros.
Des agences de voyages ont mobilisé des centaines de bus pour transporter ces voyageurs, ce qui a incité un faiseur d’opinion tunisien, difficile à identifier, à suggérer qu’il ne s’agit pas de touristes, mais d’Algériens envoyés en Tunisie pour soutenir le président Kaïs Saïd.
Celui-ci, a-t-on dit, voulait organiser une grande démonstration le 17 décembre, à l’occasion de l’anniversaire de la révolte contre le président déchu Zine El-Abdine Ben Ali. Mais comme Kaïs Saïd était en difficulté sur le plan interne, la mobilisation risquait d’être faible, et la rue risquait même de se retourner contre lui. C’est là qu’intervient l’Algérie. Les Algériens se rendant massivement en Tunisie ne sont pas des touristes, mais des personnes envoyées par le pouvoir algérien pour appuyer M. Kaïs Saïd.
Le poids des réseaux sociaux
Un influenceur tunisien n’hésite pas à évoquer la présence de 2.000 militaires algériens en tenue civile. Il invente même une information attribuée à l’agence Reuters pour détailler le nombre de bus et de véhicules mobilisés pour transporter tout ce monde. Cette présence massive d’Algériens suscite évidemment la colère des tunisiens, à en croire ce qui circule sur les réseaux sociaux.
Le tout est habillé d’un discours patriotique, affirmant la souveraineté de la Tunisie, et refusant toute tutelle étrangère. «C’est très dangereux. La Tunisie serait-elle devenue une wilaya algérienne?», se demande un animateur de cette campagne. Il refuse aussi une éventuelle «tutelle» de l’Algérie, et fait état de onze ministre algériens qui devaient participer à la commémoration du 17 décembre. Il s’insurge contre le «pouvoir des caporaux» (kabranate) algériens, qualificatif méprisant utilisé traditionnellement par des opposants algériens et des influenceurs marocains, pour désigner les officiers supérieurs considérés comme les vrais détenteurs du pouvoir en Algérie.
Le précédent libyen
Othmane Lahiani a disséqué cette séquence, et noté la similitude avec un autre événement survenu en Libye lors de la révolte contre Maammar Kadhafi. Des informations similaires, puissamment relayées, y compris par des médias algériens, avaient fait état de mercenaires algériens combattant aux côtés des forces de Kadhafi contre les fameux révolutionnaires libyens, lesquels étaient encadrés par l’OTAN.
Cette accusation avait paralysé l’Algérie. Alors que le feu couvait à la frontière, l’Algérie s’est retrouvée bloquée, ne lançant aucune initiative. Pourtant, elle était en droit de le faire, elle était même en devoir de le faire, de prendre des risques, pour éviter une déstabilisation coûteuse à ses frontières, voire l’installation d’un régime hostile.
Pas d’alternative pour l’Algérie
En d’autres circonstances, cette cabale anti-algérienne aurait été vue comme un épiphénomène sans lendemain. Dans le contexte d’aujourd’hui, elle prend un tout autre sens, aussi bien par ses implications que par ses ramifications probables.
Un analyste note que ce sentiment anti-algérien en Tunisie, difficile à mesurer, est alimenté par différents acteurs, comme l’ancien président Moncef Marzouki, que l’Algérie avait pourtant soutenu quand il était au pouvoir. Il y’a aussi une frange du parti Ennahdha, ainsi que différents groupes de gauche ou «modernistes», et même des anciens militaires qui n’ont pas accepté la signature d’un accord de sécurité entre les deux pays, selon cet analyste. Ces courants soupçonnent l’Algérie d’appuyer Kaïs Saïd, ce qui est objectivement vrai, mais peut-elle faire autrement? Il vaut mieux aider un pays à conserver sa stabilité plutôt que de payer pour réparer les conséquences de l’instabilité chez ce même voisin. En définitive, l’Algérie n’a pas d’autre alternative que celle de renforcer la stabilité de la Tunisie.
Or, la Tunisie demeure fragile. Son économie est parfois au bord de la rupture. Et les amis ne sont pas nombreux pour ce pays qui a amorcé un virage autoritaire, mais qui a surtout affiché une hostilité remarquée à la normalisation avec Israël tout en réitérant un soutien sans faille à la cause palestinienne.
A cela, il faudrait ajouter une réorientation de la politique étrangère de la Tunisie, qui se tourne plus vers l’Orient, alors que les élites tunisiennes traditionnelles sont plutôt pro-occidentales. Comme si la Tunisie pouvait échapper à sa géographie, qui lui dicterait plutôt de se lier à ses deux voisins.
Ces éléments permettent de dresser une liste d’acteurs potentiels, tous susceptibles de pousser au pourrissement de la situation en Tunisie et de saborder les relations avec l’Algérie. Et comme souvent, comme au Sahel et ailleurs, on retrouve les mêmes acteurs: Émirats Arabes Unis, Maroc, France et, en arrière-plan, Israël.
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